La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le 8 mai 1945, à 23h01

télégramme du général de Gaulle au général de Lattre de Tassigny
« Paris, le 7 mai 1945.
Je vous ai désigné pour participer à l’acte solennel de la capitulation de Berlin. Il est prévu que seuls le général Eisenhower et le représentant du commandement russe signeront comme parties contractantes. Mais vous signerez comme témoin. Vous devrez, en tout cas, exiger des conditions équivalentes à celles qui seront faites au représentant britannique, à moins que celui-ci signe pour Eisenhower. »

Source : Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, t. III : Le Salut : 1944-1946, Paris,  Plon,

Allocution du général de Gaulle à la radio le 8 mai 1945 à 15 heures

« La guerre est gagnée ! Voici la victoire ! C’est la victoire des Nations unies et c’est la victoire de la France !
L’ennemi allemand vient de capituler devant les armées alliées de l’ouest et de l’est. Le commandement français était présent et partie à l’acte de capitulation. Dans l’état de désorganisation où se trouvent les pouvoirs publics et le commandement militaire allemand, il est possible que certains groupes ennemis veuillent, çà et là, prolonger pour leur propre compte une résistance sans issue. Mais l’Allemagne est abattue et elle a signé son désastre !
Tandis que les rayons de la gloire font, une fois de plus, resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et son amour, d’abord vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert ! Pas un effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ses hommes et de ses femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme n’auront donc été perdus !
Dans la joie de la fierté nationale, le peuple français adresse son fraternel salut à ses vaillants alliés, qui, comme lui, pour la même cause que lui, ont durement, longuement prodigué leurs peines, à leurs héroïques armées et aux chefs qui les commandent, à tous ces hommes et à toutes ces femmes, qui, dans le monde, ont lutté, pâti, travaillé, pour que l’emportent, à la fin des fins ! La justice et la liberté.
Honneur ! Honneur pour toujours ! À nos armées et à leurs chefs ! Honneur à notre peuple, que des épreuves terribles n’ont pu réduire, ni fléchir ! Honneur aux Nations unies qui ont mêlé leur sang à notre sang, leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et qui, aujourd’hui, triomphent avec nous !
Ah ! Vive la France ! »

___________________________________________

 

De Gaulle rappelle combien certains dignitaires nazis tentèrent de négocier dans les derniers jours d’avril 1945. Himmler prend ainsi contact avec le comte Bernadotte, président de la Croix-Rouge suédoise pour transmettre aux occidentaux une proposition d’armistice. Profiter de la fin d’une guerre à l’ouest pour ceindre les Alliés en maintenant la guerre contre l’URSS. Dernier baroud (honneur ne convient guère) pour sauver des apparences dans l’illusion d’une négociation possible d’État à État. Himmler va même jusqu’à autoriser la distribution de vivres aux déportés. Il fait envoyer au général de Gaulle un mémoire sur l’avenir de ce dernier entre des Américains qui le rangerait dans la catégorie des satellites et des Soviétiques qui le réduirait. Il propose donc une alliance de la France avec une Allemagne vaincue mais en mutation pour construire « un ordre nouveau ». Les occidentaux ne répondent à aucune des propositions allemandes. Au début du mois de mai les premières redditions allemandes se font et le 7 Jodl, envoyé par Doenitz, signe la capitulation à Reims avec la réciprocité attendue à Berlin par les Soviétiques. Les autorités françaises organisent la présence de la France lors de ces deux événements. À Reims, le général Bedell Smith, chef d’état-major d’Eisenhower, préside la séance et signe le texte puis pour les Russes, le général Sousloparov et pour les Français le général Sevez, sous-chef d’état-major de la défense nationale (Juin étant à San Francisco). La cérémonie de Berlin est plus solennelle même si le texte est identique. De Gaulle y envoie le général de Lattre de Tassigny pour représenter la France. De Gaulle évoque dans ses mémoires l’incident d’une double représentation occidentale, anglaise avec l’air marshall Tedder et américaine avec le général Spaatz. Ainsi la France est signataire de l’acte final de capitulation au même titre que l’URSS, les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Archive de l’éducation Nationale

Partager sur Facebook
Partager sur Twitter
Partager sur Pinterest
Partager sur WhatsApp
Articles liés
Commentaires