Lundi 9 novembre Journée ordinaire et pluvieuse d’automne dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises, en Haute-Marne,
Vers 19h. “J’ai mal, là, dans le dos”, murmure le général avant de s’effondre, terrassé par une rupture d’anévrisme. Charles de Gaulle travaille à ses “Mémoires d’espoir”, déjeune avec sa femme, se promène dans le jardin, écrit à quelques “Compagnons” et à son fils Philippe. Il vient de gagner la bibliothèque Il s’asseoit devant la table de bridge, où chaque soir avant le journal télévisé et le dîner, il s’adonne à ce qu’il appelle sa “discipline d’oisiveté”: une réussite. Charles de Gaulle s’affaisse dans son fauteuil, la tête dans une main, sous les yeux d’Yvonne, en train d’écrire, installée à son secrétaire. Il a déjà perdu connaissance.
Appelés par son épouse le docteur Lacheny arrive. Il est trop tard. Rupture d’anévrisme abdominal, diagnostique le médecin. Charles de Gaulle ne reprendra pas conscience, mais il aura le temps de recevoir les derniers sacrements avant de succomber.
« La vieillesse est un naufrage », avait dit de Gaulle à André Malraux, lui confessant combien il redoutait une fin longue et douloureuse qui l’aurait diminué durablement. Son vœu implicite fut exaucé.
Messe commémorative du 53e anniversaire de la disparition du général de Gaulle jeudi 9 novembre en la cathedrale de Toulon à 18 h00.
Un commentaire
Certains français ont reproché à Charles de Gaulle d’ avoir aimé la France plus que les français. L’ âme doit conduire le corps de la France, la nation. Cette âme ancestrale qui est en nous et tout à la fois nous contient tous -français d’ hier et d’ aujourd-hui-, demeure riche de toute notre Histoire, laquelle s’ est nourrie de la multitude de tous ceux qui nous ont précédés. Elle s’ est nourrie de toutes nos guerres, de toutes nos luttes, de toutes nos victoires comme de toutes nos dé-faites; nous sommes cette âme comme cette âme est en nous; nous sommes le corps de la France et c’ est la France qui donne la vie à notre nation. Essentielle, notre âme, la France, nous offre le pouvoir d’ exister, le pouvoir de rayonner dans le monde si nous le voulons encore; elle est notre mémoire, notre identité et toutes ses racines les plus profondes; elle est le privilège qui peut nous permettre de projeter la France dans son futur; elle est le cœur et la respiration qui donnent l’ élan de la vie à la nation que nous sommes. Cet héritage, précieux entre tous, est le fruit acquis dans la douleur et la passion, mais aussi dans l’ amour, dans le jaillissement et la ténacité de tout un peuple depuis la naissance de sa longue Histoire, puissante comme l’ Océan.
« Puisque tout recommence toujours,
Tout ce que j’ ai fait sera tôt ou tard
Une source d’ ardeurs nouvelles
Après que j’ aurai disparu. »
Max Régnier. Villeneuve de la Raho
Max Régnier. Aniche