Charles de Gaulle « La politique de la grandeur »

Le  retour du général  au pouvoir en 1958,  engage une nouvelle  politique où la France doit peser sur le destin du monde :, elle doit être capable de défendre elle-même ses intérêts. Refusant la domination des deux blocs, soviétique et américain, le général de Gaulle s’applique à faire émerger la France qui, inscrite au sein d’une Europe forte, doit apparaître comme une troisième voie possible dans un monde bipolaire.

Si de Gaulle reste un allié fidèle des États-Unis, il refuse pourtant toute idée de placer la France sous le protectorat américain. Pour lui, la primauté de l’État-nation est essentielle, et il se méfie des organisations supranationales ou des systèmes d’alliance contraignants. Or, en 1958, la sécurité de la France est tout entière placée sous la protection du « parapluie nucléaire » américain. Pour pallier cette domination, de Gaulle poursuit une double politique : sortir progressivement de l’intégration de l’OTAN, et bâtir une force de frappe nucléaire qui permette au pays de disposer d’arguments de dissuasion.

Ces ambitions d’indépendance nationale ne peuvent être dissociées de la constitution d’une force nucléaire de dissuasion. Ainsi, à son retour au pouvoir, le général de Gaulle reprend-il à son compte les études réalisées par la IVe République depuis 1954. Dotée de la bombe atomique (février 1960), puis de la bombe à hydrogène (août 1968), et d’un arsenal militaire capable de les rendre opérationnelles (les Mirages IV, le sous-marin nucléaire Le Redoutable…), la France accède au statut de grande puissance. Cette force nucléaire lui garantit son indépendance et permet à de Gaulle de refuser la proposition de force multilatérale avancée par Kennedy en 1962.

En février 1965, le général de Gaulle annonce sa volonté d’échanger les dollars que le pays possède contre de l’or, seule base capable de garantir l’équilibre du système monétaire international, et de permettre l’affranchissement des activités économiques de la France face aux devises américaines. L’exaspération des États-Unis refroidit alors des relations franco-américaines déjà tendues.

Le président de Gaulle conduit une politique en faveur de la recherche scientifique qui doit assurer le rayonnement et l’autonomie technologique de la France : le Concorde, l’IRIS 50 – premier ordinateur français issu du « Plan calcul » – ou les innovations liées à la production énergétique doivent aider le pays à se défaire de la domination des Américains qui s’exerce aussi dans ces domaines.

De Gaulle a donc farouchement poursuivi une politique d’indépendance diplomatique, militaire, économique et technique face au géant américain, qui reste néanmoins l’allié éternel. S’il souhaite voir la France peser sur la destinée du monde, il cherche également à assurer la cohésion du peuple français, en suscitant un sentiment national de grandeur et de puissance. Après une période de dissentiments, l’arrivée de Richard Nixon à la tête des États-Unis en février 1969 inaugure le réchauffement progressif des relations franco-américaines.

source:INA -Fondation Charles de Gaulle

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