Je vous mets 14. Eh bien, mon vieux, vous en avez mis du temps pour faire votre première année! », dit un jeune professeur de médecine à son élève. « J’avais une guerre à faire, monsieur », lui répondit ce dernier.
Cet élève était Jacques Hébert. Compagnon de la Libération, ancien de la 2e Division Blindée (DB) du général Leclerc, il s’est éteint à l’âge de 97 ans, le 15 février, à Falaise, sa ville natale. Le 21 juin 1940, et alors que l’armistice demandé par le maréchal Pétain à l’Allemagne n’est pas encore signé, Jacques Hébert décide d’abandonner ses études de médecine et embarque, avec son frère, à bord du navire polonais MS Batory, qui doit alors appareiller de Saint-Jean-de-Luz pour rallier le Royaume-Uni. Arrivé à Londres, le jeune homme rejoint le général de Gaulle et s’engagé dans les Forces françaises libres en tant que 2e classe. Il est ensuite affecté à la 1ère Compagnie autonome de chars de combat. Il n’a pas 20 ans. Pourquoi avoir choisi les blindés? « Parce que que la mécanique était ce qui se rapprochait le plus de l’anatomie », dira-t-il.